Êtes-vous influencés par des leaders d’opinion en ligne sur les réseaux sociaux?
Instagram est l’un des réseaux sociaux les plus suivis au monde avec près d’un milliard de suiveurs par mois, derrière WeChat (Chine), FB Messenger, mais loin des +2 milliards de WhatsApp, Youtube et les 2.6 milliards de Facebook. Selon Mark Zuckerberg qui possède également Instagram, ce réseau social influence aujourd’hui la découverte de nouveaux produits et la décision d’achat de +80 % de ses utilisateurs.
Cette révolution du marketing d’influence, a poussé les grandes marques à se lancer sur Instagram et à nouer des relations avec les influenceurs les plus en vue, pour conquérir de nouvelles audiences plus jeunes et plus branchées que celles trouvées sur Facebook.
Mais dorénavant les Rihanna, Hadid et Kardashian en chair et en os de ce monde ne suffisent plus, et la combinaison de technologies poussées en images de synthèse et intelligence artificielle, amène les marketeurs et les marques à s’intéresser à un nouveau type d’influenceurs, virtuels ceux-là, et qui demain seront certainement de plus en plus autonomes.
Créer et contrôler une “mascotte” à l’ère des réseaux sociaux, permet de démultiplier l’engagement et la fidélisation à sa marque. Mais que faut-il pour se lancer dans la conception d’un avatar digital?
Alors que les influenceurs réels sont de véritables être humains qui communiquent au sujet de leurs journées, activités, essayages et achats de produits avec leurs abonnés, cette nouvelle génération d’influenceurs virtuels offre des personnages totalement fictifs - au réalisme photo et vidéographique le plus poussé (ou pas d’ailleurs) - et qui se comportent comme s’ils étaient 100% humains. Pourtant ce sont des avatars constitués uniquement d’algorithmes et de pixels, et créés par des startups technologiques en collaboration avec des agences de communication.
L’une des premières influenceuses de ce type a été Lil Miquela (@lilmiquela
2.8 millions de suiveurs) n’a été démasquée comme totalement virtuelle que 2 ans après son 1er post Instagram… et cette révélation faisait elle aussi partie d’une opération de communication intégrale par ses créateurs Trevor McFedries et Sara DeCou. Depuis on l’a vu embrasser le top model Bella Hadid pour alimenter ce sentiment d'authenticité…
C’est cette dimension émotionnelle et ce rapport avec les fans de l’influenceur qui va faire la différence dans le futur. Pour cela certaines startups tech lèvent beaucoup d’argent pour ajouter de l’intelligence artificielle à leurs créatures virtuelles.
Ce pas franchi, il sera peut-être difficile de faire demain la différence entre ses influenceurs virtuels et ceux qui sont humains…
Une des dernières influenceuses dont la réalité est bluffante a été créée par l’agence Japonaise CG Modeling Cafe - Imma (qui signifie maintenant @imma.gram) est une mini-star avec ses +304k suiveurs Instagram (@imma.gram), et est devenue l’ambassadrice de marques prestigieuses telles que Porsche, Lego, Nintendo, et plus récemment Ikea.
La marque Puma fait ce même pari avec son influenceuse virtuelle attitrée pour tout le sud-est Asiatique. Elle s’appelle Maya (@mayaaa.gram).
D’autres marques telles que KFC, Balmain, Louis Vuitton utilisent aussi des avatars virtuels sur les médias sociaux. Le Colonel Sanders virtuel de KFC a subi une cure de jouvence pour séduire une audience de hipsters.
HypeAuditor.com la plateforme qui détecte les fraudes et se bat pour la transparence dans le Marketing d’Influence a révélé en 2019 que les publications des influenceurs virtuels obtiennent un taux d’engagement 3 fois supérieur par rapport à celui d’influenceurs humains… Leur cible actuelle s’avère être plutôt jeune 18-24 ans, féminine, et Américaine ou Asiatique.
Pour réussir à s’imposer auprès de publics plus larges, ces influenceurs virtuels devront raconter de façon authentique la vie des marques représentées, et communiquer le plus sincèrement et honnêtement possible avec leurs communautés. Un respect des normes d’éthique sociale sera primordial dans ce nouveau monde de communication digitalisée.
Edward Saatchi, le co-créateur du Studio Fable et du virtual-beings-summit.com, pense que les “créations virtuelles” vont un jour remplacer nos assistants numériques à domicile et les systèmes d'exploitation informatiques d'entreprises comme Amazon et Google.
"Finalement, il sera clair que la ligne entre une Lil Miquela et une Alexa est en fait très mince", a-t-il déclaré. Est-ce que ces nouvelles créatures seront le reflet de nos sociétés individualistes et consuméristes à outrance, ou au contraire ramèneront-elles plus d’humanité et de cohésion dans ce monde ultra-pixelisé?
Sources:
En Français
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